Histoire du Château de Mercin et Vaux
Décrire à grands traits les lieux qui composaient le domaine du château de Mercin dans les premières années du dix-huitième siècle; y faire la rencontre des
hôtes qui l'ont habité depuis, passer quelques instants en leur compagnie et rappeler quelques-uns des souvenirs qu'ils y ont laissés, dire enfin comment,
depuis trois quarts de siècle, un nouvel état, tout différent de l'ancien, et non moins digne d'intérêt et d'attention, a succédé au passé: Tel est le but que nous
nous proposons en écrivant ces lignes.
La terre de Mercin fit, sans doute, originairement, partie des domaines que les chefs gaulois, romains, ou francs, se réservaient autour de leur résidence, et
qu'ils divisaient ensuite pour récompenser les mérites de leurs plus illustres soldats. Les divers lots prenaient les noms de leurs possesseurs, et c'est ainsi que
celui dont nous voulons dire l'histoire sommaire des deux derniers siècles, s'est appelé primitivement (Fundus) Muercius ou Maurcius. Avec le temps sont venues les
altérations qui ont donné Mercinus, Mercin. (Voir les notes étymologiques à la fin).
Au IX
e
siècle, Charles le Chauve en donna ou confirma la seigneurie à l'abbaye de Notre-Dame de Soissons. Cette seigneurie
fut érigée en vicomte au XIII
e
siècle.
Dans le même temps, des seigneurs laïcs commencèrent à avoir sur une partie du village, une juridiction et des droits féodaux.
L'histoire n'en dit point l'origine.
Ils se bâtirent un château qui n'eut rien, on le pense bien, d'un château-fort. Ce fut une belle habitation rurale, une maison de
plaisance dans laquelle ils venaient se délasser, quand leur service dans les armées leur en laissait le loisir, car ils avaient des
grades dans la milice et faisaient partie de la noblesse.
La maison seigneuriale se composait d'un corps de logis, n'ayant qu'un rez-de-chaussée flanqué de quatre petites tourelles
destinées plutôt à l'ornementation. Une aile en retour supportait un étage, à cause de la déclivité du terrain et de la différence de
niveau.
Une petite ferme était annexée, avec gros colombier dans la cour. L'on y arrivait de la rue du Village par une avenue plantée
de beaux arbres.
Devant l'habitation s'étendaient, sur l'ouest et sur le midi, un parterre et un jardin entourés d'un petit parc fermé de murs et
planté de grands arbres et de charmilles.
Le château et le petit parc étaient eux-mêmes enfermés dans un grand parc s'étendant sur la colline et formant ceinture.
Il était boisé de toutes les essences, et des murs le fermaient sur presque tout son pourtour.
C'était donc une belle et agréable résidence.
Le domaine de la seigneurie comprenait, outre le château et ses dépendances, des bois, terres, prés et vignes sur le
territoire. Il fut de beaucoup augmenté au commencement du XVIII
e
siècle, et il s'accrut alors des trois fiefs de Bacquencourt,
du Signe et du Perle, situés sur le territoire de Mercin ou dans le voisinage.
Le fief de Bacquencourt avait son siège dans une maison de la rue du Village. Elle va bientôt disparaître. Après être devenue, à la fin du XVIII
e
siècle, la
propriété de M. de Montesquiou de Longpont ; puis de M. de Vuillefroy de Soissons, qui y logea M
me
de Clacy, sa tante, ses possesseurs actuels vont la vendre à
la commune qui la destine à un service public.
Avec des terres et des bois sur le territoire de Mercin, le fief de Bacquencourt allait s'étendre sur celui de Pommiers des deux côtés du chemin, qui, de là route de
Compiègne, conduit au pont sur la rivière d'Aisne. Ces terres étaient plantées en bois. C'étaient les bois de Bacquencourt. Ils ont disparu. Cependant le Bois
Dupleix, qui est resté, conserve le nom de l'un de ses derniers propriétaires. Le cadastre l'a nommé à tort Bois de Pleik. Le nom de Bacquencourt n'y existe plus. On
ne le retrouve maintenant que dans les baux de location des terres qui ont remplacé les anciens bois (Etude de M
e
Thomas, à Soissons, Bail des héritiers
Vuillefroy, 7 novembre 1896.)
Avant d'être constitués en fief, les bois de Bacquencourt avaient un passé historique qui s'est révélé, il y a près de cinquante ans. En les défrichant, les
ouvriers ont mis à découvert, en 1865, un vaste cimetière mérovingien dans la partie voisine de la route de Compiègne. De nombreuses tombes en pierre
furent fouillées et l'on trouva, avec les squelettes, quantité de couteaux, poignards, sabres bien trempés, boucles, boutons, bagues, colliers et bracelets, même
un briquet à feu. Certains signes, des croix distinctement gravées sous le couvercle d'un sarcophage, au-dessus du crâne du mort, ont permis de conjecturer que le
cimetière remontait au V
e
siècle. Il avait été celui d'une station militaire établie à proximité de la ville pour sa défense.
Le fief du Signe ou Cygne était, situé sur le territoire de Mercin et s'étendait, depuis la maison actuelle de M. Petit de Reimpré, dont une partie ancienne
paraît avoir appartenu à la maison seigneuriale, dans la direction de Vaux et de Pernant. L'on peut croire que le canton du cadastre moderne appelé Le Cygne
correspond à l'étendue de l'ancien fief. Ajoutons-y un bois situé à distance de ce canton et portant encore aujourd'hui le nom de Bois du Cygne. Tous les anciens
actes écrivaient Signe et non Cygne. Nous écrirons Le Signe.
Le fief du Perle avait son siège à mi-chemin de Mercin à Vaux, là où sur le cadastre on voit un groupe de trois ou quatre habitations. C'est dans son étendue que
se trouve le lavoir municipal, construit en 1863. D'après les registres communaux, le lavoir est au lieu dit Le Perle. Le cadastre écrit La Perle, et aussi chemin de la
montagne du Perle. Nous conserverons Le Perle.
RÉUNION AU DOMAINE DU CHATEAU DE MERCIN
des fiefs de Bacquencourt, du Signe et du Perle.
Le domaine du château de Mercin appartenait, dans les dernières années du XVII
c
siècle, à Charles de la Motte, chevalier, major au régiment de Cœuvres, qui
laissa pour héritières deux filles : Madeleine, mariée à Chrestien, seigneur de Bonneuil (Oise), et Elisabeth, mariée à Philippe d'Homblières. C'est de celles-ci
que François Dupleix, dont nous dirons plus loin les origines, en fit l'acquisition, en même temps que des fiefs de Bacquencourt, du Signe et du Perle.
Les années de ces acquisitions ne nous sont point exactement connues, mais on les fixe approximativement d'après des indications fournies par les registres des
actes de l'église paroissiale. Nous y trouvons, en effet, les utiles renseignements qui suivent :
« Le 13 juin 1692. Inhumation dans le chœur de l'église de Simon Huger, seigneur de Bacquencourt, en présence de Simon Huger, prêtre-chanoine de
l'église cathédrale de Soissons, fils du défunt, et de Claude de Béthizy, prêtre, curé de Bonneuil, beau-frère, et de plusieurs parents et amis. Signé : Huger de
Bacquencourt, Huger du Perle, de Béthizy. » (1)
« Le 8 juin 1710. Inhumation de Claude Regnault, vivant, écuyer, seigneur du Signe, de Bacquencourt et de Mercin en partie, président trésorier de France en
la généralité de Soissons. »
« Le 21 septembre 1716. Fut bénite la moyenne cloche de l'église de Mercin et fut nommée Pierre-Marie-Anne par Pierre de Namptier, prêtre, curé du dit
Mercin. Marraine : Marie-Anne Bouchet, dame des seigneuries du Signe, de Bacquencourt et de Mercin en partie. »
Enfin, sous la date du 26 janvier 1737, nous relevons en un acte de mariage la signature de Messire Charles-Claude-Ange Dupleix, écuyer, seigneur du Signe,
de Bacquencourt, du Perle et de Mercin en partie, vicomte de Pernant et autres lieux.
C'est donc après l'année 1716 et avant l'année 1737, qu'un même seigneur s'est trouvé possesseur du château de Mercin et des trois fiefs de Bacquencourt,
du Signe et du Perle, comme aussi de Pernant et d'autres lieux, parmi lesquels nous devons compter Bucy-le-Long. Mais la nature de l'acte qui nous donne la
date de 1737, la solennité avec laquelle la cérémonie du mariage paraît avoir été accomplie, le grand nombre de personnes notables que le seigneur Charles-
Claude-Ange Dupleix rassembla autour de lui, sont des circonstances qui induisent à croire qu'à cette date il avait déjà fait un certain séjour à Mercin; comme
d'ailleurs l'on trouve sa signature à Bucy-le-Long en 1734; comme enfin nous dirons bientôt que ce n'est point lui-même qui avait fait les acquisitions de ces
divers domaines, mais qu'il les avait reçus par héritage de son père, dont la date du décès reste aussi inconnue; l'on arrive à conjecturer assez raisonnablement
que c'est vers 1720 ou 1725 que la famille Dupleix est arrivée en notre pays Soissonnais.
Mais quelle était cette famille et d'où venait-elle ? C'est ce qu'il importe de dire ici.
FAMILLE DUPLEIX
La famille Dupleix, que certaine tradition (et ici nous envoyons à M. le marquis de Nazelles, de Guignicourt, et à M. le baron de Trétaigne, de Festieux,
nos remerciements pour les intéressantes indications qu'ils ont eu la bonté de nous donner) considérait comme écossaise parce que l'un de ses membres fut
attaché au service de Marie Stuart, en France, au milieu du XVI
e
siècle, est d'origine Poitevine.
On la trouve dès l'année 1537 à Châtellerault (Vienne), en la personne de Guillaume Dupleix, y vivant, bourgeois. Il eut plusieurs enfants, dont le second,
François, est le père de ceux que nous allons suivre.
Antoine, son fils, s'est marié en 1622 à Jeanne Perrot, en la paroisse de Châteauneuf de Châtellerault.
françois est issu de ce mariage, en 1634. Il épousa Elisabeth Maussion, en 1656, et en eut un fils nommé François comme lui. Celui-ci commença à donner à sa
famille une plus grande illustration.
François DUPLEIX
Né à Châtellerault en 1664, il embrassa la carrière des finances et fut envoyé à Landrecies (Nord) comme contrôleur général
des domaines du Hainaut, devint fermier général et aussi (1719 à 1729) directeur de la Compagnie des Indes. Il avait été,
jeune encore, écuyer de la grande écurie, et par cette fonction avait obtenu la noblesse personnelle. Il épousa à
Landrecies, le 28 mars 1695, Anne de Massac, fille de Claude de Massac, écuyer, avocat au parlement, receveur des
domaines à Landrecies, et d'Anne Colin, son épouse.
Il eut pour armes Ecartelé, au 1
er
et 4
e
d'azur au chevron d'or accompagné de deux poissons affrontés en chef,
et en pointe d'une étoile, le tout d'argent, qui est de Dupleix ; aux 2 et 3, semé de carreaux d'or chargés chacun
d'une étoile d'azur, qui est de Massac.
Par son honorabilité et son activité, il amassa assez de fortune pour acheter, vers 1720, de grands biens à Mercin, Pernant,
Bucy et autres lieux.
Disons ici que la seigneurie de Pernant, qui avait le titre de vicomte, fut achetée de Joachim de Gédoyen, colonel du régiment
d'Etampes, chevalier de Saint-Louis, descendant par sa mère de l'ancienne famille des Gonnelieu, et décédé en 1731. A cette date, François Dupleix possédait déjà
Mercin, et à Bucy, le vieux château avec la ferme de la Montagne et quelques fiefs.
Il eut trois enfants : Charles-Claude-Ange, à qui furent dévolus les biens du Soissonnais; Joseph-François (2), qui devint gouverneur de Pondichéry, et Anne-
Elisabeth Dupleix (3).
Charles-Claude-Ange DUPLEIX
II naquit à Landrecies sur la fin de l'année 1696, et devint directeur de la vente du tabac et café en Guyenne, en résidence à Bordeaux, puis fermier général, et
directeur de la Compagnie des Indes, conseiller secrétaire du Roi, maison, couronne de France et de ses finances (reçu en 1734)- Sa charge de secrétaire du Roi
le fit entrer dans la noblesse héréditaire.
Nous avons relaté plus haut sa signature dans l'acte d'un mariage célébré à Mercin en 1737. Il faut donner ici cet acte à peu près en entier; il est, en effet,
intéressant en raison des notables personnages dont il nous fait connaître les noms, et avec lesquels le seigneur Dupleix avait déjà établi des relations ou qui
étaient de sa famille.
« Le 26 janvier 1777 - Mariage d'honorable personne M.Jean-Louis Mauroy, directeur général des domaines du Roi de la province du Hainaut, demeurant en la
paroisse Saint-Géry de Valenciennes, évêché de Cambrai, fils majeur de défunt Antoine Mauroy, bourgeois de la ville de Noyon,
et de M
lle
Jeanne Ferrier, ses père et mère,
Et de D
lle
Anne-Marguerite Paret de Barfenaise de Montaut, fille de défunt Messire Paul-François Paret de Barfenaise de
Montaut, vivant chevalier de l'ordre militaire de Saint-Louis et commandant pour le roi à Avesnes, et de Dame Claude-Jeanne de
Massac, ses père et mère, de la paroisse Saint-Eustache de Paris, demeurant rue Vivienne, d'autre part.
Le consentement pour que le mariage soit célébré à Mercin a été donné par M Pin, vicaire de la Paroisse de Saint-Eustache,
le 12 courant; certifié par M. Vivant, vicaire général de Mgr l’Archevêque de Paris, le 15 du même mois.
La célébration du mariage fut faite dans l'église paroissiale de Saint-Léger de Mercin, du consentement de M. Chauveau, curé de
Mercin, par M. Barthélémy Carrelet de Rosay, prêtre, docteur en Sorbonne, grand archidiacre de l'église de Soissons, prieur
de Montartaut,
Et en présence de :
1° M. Jacques Ferry, bourgeois et marchand de la ville de Paris, beau-frère de l'époux;
2° M. Antoine Hugé, président et bailly du comté de Soissons;
3° M. Bertrand-Joseph Dourlère, capitaine au régiment de Richelieu ;
4° M. Jean-Antoine Sézille, seigneur du Buhat, conseiller du roi, président trésorier de France au bureau des finances de la
généralité de Soissons ;
5° M. François-Joseph Bady, receveur des fermes et domaines à Avesnes en Hainaut, beau-frère et tuteur de l'épouse ;
6° Messire-Charles-Ange Dupleix, écuyer, seigneur du Signe, de Bacquencourt, du Perle et de ce lieu en partie, vicomte de Pernant et autres lieux, conseiller
secrétaire du roi, maison couronne de France, et de ses finances, ancien directeur de la Compagnie des Indes et l'un des fermiers généraux de Sa Majesté, cousin
germain de l'épouse ;
7" M. Louis Arnauld, entreposeur des tabacs à Laon, aussi son cousin germain ;
8° M. Jean-Joseph Philippon, inspecteur de la manufacture royale des tabacs à Paris, allié ;
9° Dame Madeleine Paret de Barfenaise de Montaut, sœur de l’épouse;
10° Demoiselle Marie-Anne de Massac, cousine germaine;
11° M. Marie-Jacques Vavari de Varenne, conseiller du roi, receveur des tailles et gabelles à Montdidier, et Dame Marie-Angélique Laleu, son épouse ;
Tous parents et amis qui ont signé avec les époux.
D'autres emprunts au registre de l'église paroissiale nous font connaître les relations bienveillantes que les Seigneurs du temps entretenaient avec leurs fidèles
serviteurs et tenanciers (4).
« Le 30 janvier 1737. — Baptême de Marie-Andrée, fille de Henri Muzelle, fermier de la ferme de Cambronne, à Vaux. Parrain : André Ocher de Baupré,
demeurant à Laon; marraine : Marie-Anne de Massac, cousine germaine de M. Dupleix. »
« Sous l'année 1749, au 29 mai, le registre paroissial contient l'acte de douze mariages célébrés en une seule cérémonie, sous les auspices de M. Dupleix. Il y
avait quatre jeunes filles de chacune des paroisses de Mercin, Bucy-le-Long et Pernant. Les mariages furent faits par M. Carrelet du Rozay, que nous avons déjà vu
en 1737. IL avait reçu le consentement de M. Laurendeau, curé de Mercin ; Callay, curé de Pernant, et Pierrot, curé de Bucy.
L'assistance ne fut point banale. Elle comprenait :
Messire Charles-Claude-Ange Dupleix, seigneur du Signe, de Bacquencourt, le Perle, vicomte de Pernant et autres lieux;
Messire Charles-Biaise Méliant, chevalier, conseiller du Roy en ses conseils, maître des requêtes ordinaires en son hôtel, ntendant de justice, police et
finances en la généralité de Soissons;
Messire Desnos de Kerjean, capitaine au régiment d'infanterie de la marine, en garnison à Pondichéry (Inde);
Messire Augustin-Louis Erard, chevalier du roi, capitaine au régiment de cavalerie de Harcourt;
M. Hugé, conseiller du roi, président et bailly du bailliage royal du comté de Soissons;
M. de Vuillefroy, (décédé à Soissons en 1782, chevalier honoraire d'honneur au bureau des finances) ;
M. le chevalier de Ray, et aussi les pères, tuteurs, curateurs, etc., des époux et des épouses.»
Suivent les signatures. Remarquons ici toutefois que sur les douze époux, deux seulement déclarent ne savoir signer, mais que les douze épouses firent toutes la
déclaration de ne le savoir faire.
Dans une récente brochure intitulée : Un Village Soissonnais, bucy, M. Félix Brun, sur la foi de notes manuscrites de la Bibliothèque Nationale et du Musée
Carnavalet, rapporte que M. Dupleix, en l'année 1734, aurait doté douze jeunes filles de ses terres du diocèse de Soissons. Ces notes ne feraient-elles pas
confusion avec les douze mariages célébrés seulement en 1749 à Mercin ? Nous avons fait consulter les registres de la paroisse de Bucy pour les années antérieures,
et les recherches ont été vaines, tant sur une cérémonie quelconque à Bucy que sur l'occasion ou les causes particulières qui déterminèrent le grand acte de
bienveillance du seigneur du château de Mercin.
M. Claude-Ange Dupleix s'était marié, en 1724, à Paris, paroisse Saint Paul, à Jeanne-Henriette de Laleu, fille de Guillaume de Laleu. conseiller du Roi et
notaire au Châtelet de Paris, ancien échevin de cette ville, et de Marie Savalette, son épouse. Elle mourut en 1736, après lui avoir donné trois fils : Guillaume-Joseph,
né en 1727, qui prit le nom de Dupleix de Bacquencourt et dont nous parlerons plus loin ; Pierre-François, qui s'appela Dupleix du Perle, né en 1734 (5), et Marc-
Charles-Antoine qui fut Dupleix de Pernant (6), né en 1736.
Il se remaria le 11 juin 1739 avec Marguerite-Françoise Bernard de Reims, chanoinesse de Lons-le-Saulnier, qui décéda sans enfants le 20 novembre 1742 et
que l'inscription murale donné plus loin nous fera connaître ; enfin il contracta un troisième mariage en 174... avec Augustine Erard de Ray, fille de René-Augustin
Erard, chevalier, baron de Ray, et de Marie-Françoise-Gabrielle de Château-Thierry. Elle lui survécut, et alla donner sa main au marquis de Payanne.
Claude-Ange Dupleix mourut peu après, le 13 novembre 1750, dans son domicile à Paris sur la paroisse Saint-Eustache. Il n'avait pas cinquante-quatre ans.
Il fut enterré dans le cimetière de cette paroisse à côté de ses deux premières femmes, et son cœur fut rapporté à Pernant pour y reposer, dans la chapelle de la
Sainte-Vierge, à côté de celui de Marguerite-Françoise Bernard de Reims, comme en témoignent les deux inscriptions murales que nous reproduisons ici.
D. 0. M.
CŒUR
de Dame Marguerite Françoise de Reims,
fille de Messire Antoine Bernard de Reims,
Chevalier, Baron du S
t
empire de Vannes, Seigr
de Saulxure, Montlestroit, Housselmont,
Barizey et autres lieux, Chambellan de
S. A. R. le duc de Lorraine, et de Dame
Elisabeth-Marthe-Christine de Lenoncourt son épouse,
née à Nancy le 11 juin 1719, mariée à Charles
Claude-Ange Dupleix, écuyer, Seigneur
du Signe, de Bacquencourt, du Perle, vicomte
de Pernant et autres lieux le 4 juin 1739,
Décédée le 20 novembre 1742.
Priez Dieu pour le repos de son Ame.
Genus œquabat forma
utrumque vincebat virtus
conjux conjugi meritissimiœ
hoc mœrens posuit monumentum.
D. 0. M.
CŒUR
de Messire Charles-Claude-Ange Dupleix
écuyer, Seigneur de la terre et Vicomte de
Pernant, a fondé en cette église un service
solennel à perpétuité le 13 9
bre
pour le repos
de son âme, et de celles de Dame Jeanne-Henriette
de la Leu, sa première femme, de Dame Marguerite
Françoise de Reims, sa seconde, et de Marie
Augustine Erard de Ray, sa troisième et sa
veuve, lorsqu'elle sera décédée, par un testament
reçu par M° Rabouine, notaire au Châtelet
de Paris, le 30 8
bre
1750.
Requiescant in pace.
Guillaume-Joseph DUPLEIX de BACQUENCOURT
Né à Bordeaux le 13 août 1727, Guillaume-Joseph Dupleix partagea, en 1750, à la mort de son père, l'héritage du Soissonnais avec ses deux frères, Dupleix de
Perle et Dupleix de Pernant.
Son lot fut formé du château de Mercin et du fief de Bacquencourt, avec la ferme et le château de Bucy.
Il était de la noblesse ; mais comme l'abbesse de Notre-Dame de Soissons s'appelait Dame et Vicomtesse de Mercin (7), il ne put ajouter à son nom familial que le
nom de son principal fief, et devint M. Dupleix de Bacquencourt., ou simplement M. de Bacquencourt.
Ainsi d'ailleurs avait fait son père, et bien qu'il fût plus généralement connu et désigné sous le nom de Dupleix seulement, le nom de Bacquencourt lui est donné
dans des lettres aujourd'hui encore conservées (8), que Joseph Dupleix, gouverneur de Pondichéry, lui adressait des Indes, sous cette forme : A mon frère
Dupleix de Bacquencourt.
II faut cependant se garder de donner au château de Mercin le nom de château de Bacquencourt. La maison qui avait été le siège de ce fief et en avait porté le
nom, était ailleurs, dans ou près la rue du Village, et comme nous l'avons dit, elle est destinée à disparaître bientôt tout à fait.
Les nobles et vieilles demeures ne quittent point leurs noms d'origine pour prendre ceux des familles qui les viennent successivement habiter. Nous pourrions ici
le faire voir par des exemples multiples. C'est donc irrégulièrement et par abus que dans un acte de baptême à Bucy, du 26 août 1743, le curé-rédacteur a
indiqué la marraine Anne Dupleix (9) comme
« demeurante au château de Bacquencourt en la paroisse de Mercin »,
à moins qu'elle n'ait habité, ce que nous ne supposons
pas, le siège ancien du fief de ce nom. Il aurait dû écrire « demeurante
au château de Mercin, chez M. de Bacquencourt. »
Guillaume-Joseph Dupleix de Bacquencourt suivit la carrière du droit et de la magistrature et occupa une place considérable au Parlement. Reçu au grand
conseil le 13 décembre 1752, à Page de 25 ans, il devint grand rapporteur en chancellerie et maître des requêtes le I
er
février 1756, et enfin président général du
conseil le 3 septembre 1762. Il obtint en 1765, à La Rochelle, une lucrative place d'intendant général de la justice, de la police et des finances, et passa à
Amiens en la même qualité en octobre 1766, à Rennes en 1771, et en 1775 à Dijon. C'est alors qu'il acheta en Bourgogne la terre et seigneurie de Courson (le
Château), à quelques lieues d'Auxerre, qui lui valurent le titre de comte de Courson. Cette ancienne baronnie avait été érigée en comté en 1650, en faveur de
l'illustre famille Coignet dont plusieurs membres se rendirent célèbres dans des ambassades ou comme baillis et gouverneurs d'Auxerre.
Il prit part le 10 mars 1789 à l'Assemblée générale des trois Ordres du Bailliage de Soissons.
Son mariage, en 1771, avec D
lle
Jeanne de Nogué, lui donna deux filles. L'une, l'aînée, Augustine-Françoise, se maria au comte Henri de Montesquiou-
Fézensac dont il sera parlé plus loin, et l'autre, Jeanne-Françoise, resta célibataire.
Dupleix de Bacquencourt, comte de Courson, était domicilié à Paris, rue Bergère, et au commencement de l'année 1788, il résolut de créer sur le plateau qui
domine le parc du château de Mercin un chemin qui, en rejoignant la chaussée Brunehaut et la route de Soissons à Paris par Villers-Cotterèts, lui éviterait le détour
par Soissons quand il se rendrait de Paris en carrosse à sa campagne. Ce serait en même temps un embellissement pour le domaine. L'avenue devait avoir une
largeur de trente pieds; mais comme les terrains ne lui appartenaient pas, il dut en faire l'acquisition.
Son principal vendeur fut le monastère de Notre-Dame de Soissons, et l'acte passé en cette circonstance le 14 février 1788, mérite ici une mention spéciale.
Il eut lieu à l'abbaye même, au parloir des affaires. Les notaires furent Maîtres Darras et Ozanne, et le sieur Anne-Pierre-Louis-Pille, entreposeur des tabacs à
Soissons, représenta M. de Bacquencourt. Les religieuses, toutes averties, furent convoquées au son de la cloche. Toutes ne vinrent pas. Nous donnons ici
les noms de celles qui se présentèrent. Elles devaient, après quelques années, assister à la fermeture de leur monastère.
Nommons donc : M
mc
Marie-Charlotte de la Rochefoucauld-Bayers, dame et abbesse de l'abbaye royale de Notre-Dame de Soissons; sœur Marie de Gamaches;
sœur Elisabeth de Noue; sœur Florimonde de Colnet-Magny; sœur Hélène de Villedou; sœur Louise de Lamarck; sœur Thérèse des Châtelois; sœur Jeanne de
Lamberty; sœur Françoise de Laage de la Brettolière; sœur Marie-Françoise de Laubespin; sœur Marie Catherine de Saint-Martin; sœur Marie Boullye, secrétaire du
chapitre; sœur Adélaïde de Castres de Robert du Châtelet; sœur Flore de Sévïn; sœur Elisabeth de Leyris; sœur Charlotte de Nonancourt; sœur Marie-Anne
Brossin de Mére; sœur Antoinette de Mausseron, sœur Jeanne d'Hémare; sœur Pélagie d'Auzaneau, et sœur Eléonore de Colnet, sous-prieure.
Les autres parties de l'avenue furent obtenues de divers propriétaires par achat ou échange, et le dernier contrat fut signé avec M. Hugé de Valsor le 26
novembre 1792. On était alors en pleine Révolution M. Dupleix pourrait-il jouir des travaux qu'il faisait exécuter.
Le 2 juin 1791, il avait été nommé lieutenant-colonel de la garde nationale, et M. de Montesquiou (10), son futur gendre, colonel. Leurs signatures se lisent sur
les registres de la commune en l'acte de leur réception du même jour. Ils n'assistèrent point toutefois à la bénédiction du drapeau qui fut faite le 13 novembre suivant
par le curé Grugy, en présence des gardes nationaux de Mercin et de Pommiers.
La cérémonie terminée, le cortège se rendit, en chantant le Te Deum, au lieu dit La Montinette, où l'autel de la Patrie avait été dressé. Puis le maire Bordez donna
lecture de la Constitution du 3 septembre 1791, et le capitaine Duclerc fit prêter serment aux
mères d'élever leurs enfants dans le vertueux amour des Lois et Décrets de
l'Assemblée Nationale, dans la liberté et le maintien de la Constitution.
Bien que M. Dupleix ne fit plus au château que de rares apparitions, il fut suspecté d'incivisme, et le i" novembre 1793, le citoyen Pujol, commissaire du canton de
Soissons, se rendit à Mercin pour apprécier l'état des lieux et le degré de patriotisme des habitants, afin de faciliter les réquisitions de toutes sortes dont la Nation
avait besoin pour ses armées.
Il fit son rapport et déclara que tout allait bien. « J'ai vu, dit-il, toutes les marques de la Révolution, entr'autres un arbre (11), qui donne lieu d'espérer que la
Révolution est aimée dans cette commune et que la loi y sera observée. Après la messe, les habitants ont changé le bonnet de la Liberté (12) et ils en ont remis un
neuf avec le cérémonial d'usage. »
Cependant le même commissaire n'oublia pas de perquisitionner au château. Il y trouva cinq tableaux représentant des personnages de l'ancien régime et des
papiers concernant la régie du sel ; mit les scellés sur ces objets et termina sa visite par une réquisition de vingt matelas, quinze couvertures et dix traversins. Le 18
suivant, le sieur Obé vint constater l'inventaire général des effets mobiliers dressé par Pujol. Son opération dura huit jours pendant lesquels il fut logé et nourri
par les habitants. Il n'en laissa pas moins à la charge de la Municipalité une dépense de 54 livres.
A cette date, le château avait changé de maître. M. Dupleix, déclaré suspect en raison de ses attaches avec le gouvernement déchu, avait été condamné à la
guillotine. Il était monté sur l'échafaud le 19 Messidor An II, 7 Juillet 1794, sans qu'aucun souvenir nous soit parvenu sur cette triste exécution.
M. le comte Henri de MONTESQUIOU-FEZENSAC
et M
me
Augustine-Françoise DUPLEIX
A la mort de M. Dupleix de Bacquencourt, la propriété du château de Mercin passa à M. de Montesquiou-Fézensac,(1768-1844) son gendre, époux de dame
Augustine-Françoise, héritière de son père et de sa sœur Jeanne-Françoise, morte célibataire. Il ne put d'abord en jouir paisiblement. Le 11 juillet 1794 les scellés
furent apposés sur les meubles du château par les citoyens Schoumacher et Bourdon, assistés du notaire Rigaux fils, commissaires envoyés par le Comité
révolutionnaire de surveillance de Soissons, et la garde en fut confiée au sieur Thinot Pierre fils, cultivateur. La levée n'en fut faite que le 25 août suivant par les
citoyens délégués Rigaux fils et Brinquant, et c'est alors seulement que M. de Montesquieu put prendre possession complète de sa propriété. Il ne devait point
toutefois l'habiter (13) et en donna la surveillance à un jardinier, Louis-Pierre Monténécourt, et à un garde particulier, Louis-Joseph Brébant.
De 1800 à 1816, le château devint la résidence de M. Jean-Baptiste de Bonardy, né à Digne (Basses-Alpes), où son père exerçait sans doute quelque charge, et
dont le château du Ménil, en Normandie, avait été saccagé et presque détruit pendant la Révolution (14).
Le nouvel arrivé fut bientôt prié d'accepter la mairie de la commune et un arrêté préfectoral l'y nomma en effet le 28 avril 1800, mais l'état précaire de sa santé
ne lui permit pas de conserver ses fonctions plus de deux ans.
C'est pendant son administration que furent-agités, sinon résolus, deux projets importants : celui de l'établissement d'une horloge communale (1
er
juin 1800),
et celui d'un bureau de bienfaisance (13 décembre 1801). C'est encore sous sa gestion que l'ancienne commanderie de Maupas, devenue la propriété d'un M.
Thomas, et le domaine de la Motte appartenant à M. Tétart, avocat à Soissons, furent distraits du territoire de Mercin pour être réunis à celui de la ville, et
que le chemin de Maupas conduisant à Pigeonville et aboutissant à la chaussée Brunehaut forma la délimitation entre les territoires de Soissons et de Vauxbuin
d'une part, et celui de Mercin de l'autre, après le 3 mars 1802
Tout en ayant quitté la mairie, M. de Bonardy ne cessa de s'intéresser aux affaires de la commune, et le souvenir de ses grandes charités pour les pauvres a
longtemps rendu son nom populaire dans Mercin. Il est mort le 12 février 1816 et a été enterré dans le cimetière près de l'église. Sa tombe ne peut s'y
retrouver aujourd'hui. La pierre qui la recouvrait a elle-même disparu (15).
M. de Montesquieu, auquel nous devons revenir comme propriétaire du château de Mercin, s'était rendu acquéreur en 1804 avec M. Dupleix de Mézy,
cousin-germain de sa femme, des grands et beaux bâtiments de l'ancienne abbaye de Longpont avec ses cours, jardins et étangs.
Vendus le 23 avril 1793 à Nicolas Beauvais, de Braine, ils avaient été revendus la même année à MM. Hutin et Pottier, frères, puis à M. Broutin de Clichy-la-
Garenne ; enfin, ils étaient devenus en 1802 la propriété de M. l'abbé de Maussac (16), lequel voulait rétablir le culte dans la paroisse.
C'est de lui que les rachetèrent M. Dupleix de Mézy et M. le comte de Montesquiou en 1804, et finalement ce dernier en resta seul propriétaire en
1807, par rachat de la part de M. de Mézy..
Il mourut en 1815, laissant deux fils et deux filles, et son fils aîné Henri de Montesquieu, devint par héritage et par acquisitions faites de ses cohéritiers, seul
maître des domaines de Longpont et de Mercin.
M. le comte Pierre-François-henri de MONTESQUIOU-FÉZENSAC
Je viens de nommer Longpont. Pourquoi donc notre sujet ne demande-t-il pas que nous parlions de la merveilleuse restauration qui a fait de l'abbatiale et du
domaine de l'ancien monastère une splendide demeure,(17) objet de l'admiration des visiteurs? Avec quel art, quelle délicatesse et quel goût profond tout a été
relevé, réparé et décoré? Salles immenses, escalier monumental, larges galeries devenues de véritables musées où se pressent de nombreux objets d'art; au dehors,
jardins, étangs, prairies, bois, cours d'eaux : le tout est entretenu comme le plus beau des salons. Et que dire des ruines de l'église du XII
e
siècle, véritable
cathédrale? Rachetées en 1831 pour être sauvées d'une destruction complète, elles sont gardées comme de véritables reliques et des vestiges d'un glorieux passé.
Enfin oublierions-nous la charmante chapelle qui a succédé à l'ancienne église paroissiale dont les ruines elles-mêmes ont péri et dont on ne peut plus fixer
l'emplacement ? Etablie dans une portion d'un ancien cloître, elle possède, outre ses grandes richesses artistiques, ce qu'il y a de plus précieux encore : le chef de
saint Denis l'Aréopagite et les restes sacrés du bienheureux Jean de Montmirel.
Vraiment tout a été fait grand dans cette demeure où la courtoisie d'une noble famille se montre toujours envers les visiteurs égale à son illustration, et, faut-il le
dire? on ne peut que s'étonner, en voyant pareilles splendeurs, qu'elles aient été primitivement destinées à abriter la pauvreté monastique.
Mais n'oublions puis plus longtemps que c'est de Mercin que nous devons nous entretenir : Mercin, domaine plus modeste, moins étendu, moins varié, colline
boisée, silencieuse et reposante, simple châtelet ou pavillon de campagne, qui va bientôt trouver la destination qui paraît le mieux lui convenir.
A la mort de M. de Montesquiou en 1815, le château de Mercin passa à son fils, Pierre-François-Henri. Il était encore habité par M. de Bonardy. Mais à la
mort de celui-ci, en 1816, il resta vacant et le nouveau propriétaire en donna la surveil-lance et l'administration à un ancien militaire, homme de confiance,
nommé Lépine (18)
Ce fut d'ailleurs pour peu de temps. Car, dès l'année 1818, le domaine fut acheté par M. l'abbé Pottier, chef d'institution à Soissons, qui en fit une maison de
campagne et un lieu de promenade pour ses élèves.
Monsieur l'abbé POTTIER
Né à Cramaille le 31 août 1789 et vicaire de Soissons en 1813, M. l'abbé Pierre-Antoine-Eustache Pottier, fonda l'année suivante, de concert avec M. l'abbé
Rosin, né à Berry-Saint-Christophe, un petit pensionnat dans l'ancien couvent des Capucins, sur la colline de Saint-Jean-des-Vignes, au pied des hautes et
belles tours de l'ancienne église du monastère, échappées à la destruction et religieusement conservées jusqu'à présent comme le monument le plus remarquable
de notre ville.
Le pensionnat une fois installé et vite florissant, le zélé supérieur ne voulut point laisser s'échapper l'occasion qui se présentait à lui d'assurer à ses jeunes
élèves, hors de la ville et de sa ceinture de murailles, une succursale à l'air libre pour les jours de congé, et, par des actes successifs, il se rendit acquéreur du
château de Mercin et de ses dépendances (19).
L'administration en fut donnée à M. Pottier son père, qui vint habiter avec sa femme le logis destiné au fermier.
M. Pottier père était un homme pratique, et comme les acquisitions avaient coûté de grosses sommes, il fit presque immédiatement, pour une somme de 9.000
Irancs, une vente de grands arbres à M. Velch de Crouy. Il n'avait point assez demandé, et M. Velch céda sans tarder son marché à M. Lebrun, marchand de bois
à Soissons, avec un bénéfice de 1,000 francs.
Une autre vente suivit bientôt, comprenant 100 beaux tilleuls du quartier des Charmilles. N'était-ce point excessif, et n'aurait-on point à regretter plus tard ces
dévastations ?
L'intéressé administrateur eut soin en outre d'agrandir le potager aux dépens du parterre, afin de pouvoir alimenter suffisamment le pensionnat de son fils. Il
fit aussi des achats de farine pour cuire à Mercin le pain qu'il faisait conduire à Soissons.
Ouvert en 1814, le pensionnat des Capucins dura jusqu'en 1823. Il fut alors fermé, ou plutôt uni au Collège de la ville dont M. Pottier devint Principal, en
remplacement de M. l'abbé Horlier qui le dirigeait depuis 1813.
Transféré en la même qualité au Collège de Châlons-sur-Marne en 1828, M. Pottier se trouva dans la nécessité de vendre son domaine de Mercin, et ce fut
l'Evêque même du diocèse qui le lui racheta pour remplacer le château de Septmonts et celui des Célestins de Villeneuve que la Révolution avait enlevés à ses
prédécesseurs.
M. Pottier ne resta que trois ans à Châlons-sur-Marne. Il revint dans son diocèse comme curé-doyen d'Anizy en 1831, et y ouvrit bientôt un petit pensionnat qui
eut des années de prospérité, mais ne survécut guère à son fondateur décédé le 8 juillet 1858.
Mgr jules-françois de SIMONY
Pour faire ici la présentation du noble Prélat, nous répéterons cequi en est dit dans l'Etat religieux du diocèse, publié en 1880.
« Né à Toulon le 29 juillet 1770, il reçut la tonsure à onze ans et entra dans la communauté des clercs de Saint-Sulpice.
Contraint déporter les armes au commencement de la Révolution, il s'y distingua et devint quartier-maître. En 1793, il entreprit
l'éducation du duc de Sully. La mort de ce jeune seigneur, arrivée en 1807, lui permit de rentrer au Séminaire Saint-Sulpice où il
fut ordonné prêtre en 1810. »
« II vint alors habiter le château de Monterollier (Seine-Inférieure), qu'il tenait de la libéralité de M
me
la duchesse de Sully, et
jusqu'en 1819, s'exerça aux œuvres de zèle dans les paroisses voisines. »
« Nommé en 1819 vicaire général de Chartres par Mgr de Latil, il suivit ce prelat à Reims en 1824, et fut lui-même désigné pour
le siège de Soissons le 22 octobre de la même année II était, depuis 1822, aumônier du comte d'Artois, qui devint Charles X. »
« Préconisé le 21 mars 1825, sacré à Saint-Sulpice le 24 avril, il prit possession de son siège par procureur et arriva à Soissons
le 5 mai. Le 29 du même mois, il assistait au sacre du roi. »
« Sa vie fut une suite non interrompue de bonnes œuvres et une pratique constante de toutes le: vertus. »
L'acte qui mit Mgr de Simony en possession du domaine de Mercin est du 13 février 1829, et a été rédigé par M
c
Desèvre, notaire à Soissons (20).
D'importantes réparations durent être faites sans retard au château, aux murs de clôture et aux chemins du grand parc. Le prélat en chargea le curé de la
paroisse, M. Labrusse (21), qui y mit toute son activité; il pratiqua même de nouvelles voies, améliora les charmilles et fit une plantation de sapins le long de tous
les chemins d'exploitation.
Cependant une révolution éclatait à Paris dans les derniers jours de juillet 1830, et Mgr de Simony, l'ancien aumônier du comte d'Artois, allait en éprouver le
contre-coup. Le bruit s'étant répandu à Mercin et à Soissons que des dépôts d'armes avaient été faits et cachés dans le parc épiscopal, le sous-préfet Denis de
Senneville en avisa l'évêque dès le 14 août, et, comme on peut le croire, le prélat accueillit avec un sourire cette communication. Afin toutefois de faire tomber les
bruits, il fut arrêté qu'une perquisition serait faite par le colonel Charpentier, commandant de la garde nationale, Détrez, capitaine, et Butel, lieutenant, avec le
maire et l'adjoint de Mercin. Le délateur conduisit lui-même la brigade, et indiqua les endroits où il avait vu, disait-il, cacher les armes. L'on fouilla partout. Les
terres avaient été par ci par là récemment remuées, mais c'était pour l'extraction des pierres ayant servi à la réfection des chemins. D'armes enfouies, il n'en fut
trouvé nulle part. La dénonciation était calomnieuse; elle venait de la haine anti-cléricale. Son auteur devait subir la peine de sa faute. Chargé officiellement de
la garde des champs et des propriétés d'une commune voisine, la perte de son emploi l'eût réduit à la misère ; Mgr de Simony se fit lui-même son défenseur.
D'autres soucis furent créés au prélat dans l'année suivante. On se rappelle qu'en 1788, M. Dupleix de Bacquencourt avait, au moyen d'une acquisition de
terrains, créé sur le haut de la montagne, une avenue destinée à mettre le parc du château en communication avec la route de Paris par la chaussée Brunehaut.
Cette avenue, qui était la propriété de M. Dupleix, n'avait guère été défendue après sa mort. On l'avait laissée libre. Or, dans une reconnaissance générale des
chemins vicinaux, le maire Paulmier émit la prétention que c'était en vertu d'un droit véritable et public que le passage y était libre à tous, et non en vertu d'une
concession tacite des propriétaires. Le litige fut plaidé; la commune perdit sa cause et dut payer les frais.
M. Paulmier avait aussi prétendu qu'une portion et quelques arbres de l'entrée du château étaient la propriété de la commune. Il fut débouté de même de cette
seconde revendication. Mais nous dirons à sa louange qu'il se montra bon prince et qu'ayant entraîné le conseil municipal dans ces deux mauvaises affaires, il
voulut lui-même en payer les frais, s'élevant à 606 francs. C'était bien cher pour l'élucidation d'un point de droit. La justice n'est pas gratuite en France.
Si cela peut intéresser, nous ajouterons que le Tribunal de Soissons qui jugea ce double litige, se référa à la Coutume de Senlis en usage à Mercin et pays
environnants avant 1789, et à l'article 691 du Code civil qui n'admettent pas les servitudes sans titres. Or, la commune ne put présenter aucun acte établissant
la servitude ou sa propriété; le propriétaire, par contre, montra ses droits de propriété absolue et sans réserve.
Mercin était le lieu préféré des sorties de Mgr de Simony lorsque le devoir ne l'appelait point à voyager de paroisse en paroisse à travers son grand diocèse.
Il aimait à parcourir les allées silencieuses du parc, et venait s'y reposer des fatigues et des préoccupations de sa lourde administration. Il ne l'habita jamais.La
charité du prélat était grande: les pauvres de Mercin étaient ses privilégiés. Chaque année, à l'approche de l'hiver, il recommandait au curé de la paroisse de faire en
son nom des distributions de pain et de bois, comme de s'enquérir des misères cachées et de les secourir.
Lorsqu'il vit après vingt-deux ans d'épiscopat que ses forces ne répondaient plus à son zèle, il déposa le 31 mai 1847 sa démission entre les mains du
Souverain Pontife. Son successeur, Mgr de Garsignies, qu'il avait présenté lui-même à la désignation du gouvernement fut agréé par le roi Louis-Philippe et
nommé par Pie IX. Il fut sacré à Soissons par l'archevêque de Reims, Mgr Gousset, le 25 février 1848, fête de saint Mathias. La nouvelle de la Révolution qui
venait d'éclater à Paris avec le renversement du roi, arriva pendant la cérémonie et causa dans l'assemblée une vive émotion. Le préfet de l'Aisne qui était présent,
reprit immédiatement le chemin de Laon.
Mgr de Simony prit sa retraite dans une maison de la rue de Panleu, contiguë au Séminaire. On le vit encore de temps en temps à Mercin dont il avait laissé le
domaine à ses successeurs et à son Séminaire.
Il mourut le 24 février 1849, âgé de 78 ans
(1)
Nous
n'avons
pas
eu
besoin
de
consulter
nous-même
les
registres
parois
siaux
de
Mercin
déposés
à
la
mairie.
Un
ancien
instituteur,
M.
Lévêque,
en
a
fait
de
nombreux
extraits
dont
le
recueil
nous
a
été
communiqué
bienveil
lamment,
Nous
avons
fait
cependant
contrôler
les
actes
que
nous
citons.
Le
recueil
de
M.
Lévêque
contient
en
plus
d'utiles
renseignements
dont
nous
avons
profité.
Nous
lui
témoignons
ici
la
reconnaissance
qui lui est due
(2)
Joseph-François
Dupleix,
chevalier,
seigneur
des
Gardes
(Vienne),
comte
de
La
Ferrière,
est
né
le
1er
janvier
1697
à
Landrecies
(Nord).
Fils
d'un
directeur
de
là
Compagnie
des
Indes,
il
fut
envoyé,
jeune
encore
(c'était
en
1720
et
Dupleix
n'avait
pas
23
ans)
à
Pondichéry,
comme
membre
du
conseil
supé
rieur
et
commissaire
des
guerres.
Il
déploya
un
grand
talent
dans
l'exercice
de
ses
fonctions,
fit
en
même
temps
le
commerce
et
acquit
une
grande
fortune.
Il
s'était
marié
à
la
veuve
de
M.
Vincens,
commissaire
des
guerres
avant
lui.
Il
releva
de
la
ruine
le
Comptoir
de
Chandernagor
dont
il
devint
directeur
en
1730.
Nommé
gouverneur
de
Pondichéry
en
1742,
et
directeur
général
de
tous
les
Comptoirs
français,
il
déploya
dans
ce
poste
un
génie
supérieur,
et
résolut
de
fonder,
au
profit
de
la
Compagnie
des
Indes,
une
puissance
territoriale
sur
les
débris
de
l'empire
mongol.
Il
refusa,
en
1746,
de
rendre
Madras
aux
Anglais,
malgré
les
conditions
de
la
capitulation
signée
par
La
Bourdonnais.
Les
Anglais
étant
venus
assiéger
Pondichéry
par
terre
et
par
mer,
Dupleix
en
fit
une
mémorable
défense
et
força
l'ennemi
à
se
retirer
après
un
siège de quarante-deux jours.
Il
s'était
fait
céder
par
un
prince
de
l'Inde
neuf
cents
kilomètres
des
côtes
et
se
lança
dans
plusieurs
entreprises
que
la
Compagnie
regarda
comme
aventu
-
reuses.
Le
gouvernement
de
Louis
XV
ne
comprit
point
non
plus
l'avantage
qui
en
pouvait
résulter
pour la France. Il rappela Dupleix en 1754.
Dupleix
était
ruiné.
Il
réclama
en
vain
à
la
Compagnie
treize millions qu'il avait avancés et dépensés pour elle.
Le
roi
lui
avait
accordé
le
titre
de
marquis
en
1752.
Il
était
commandeur
de
l'ordre
royal
et
militaire
de
Saint
Louis, et chevalier de l'ordre de saint
Michel.
Sa
femme
étant
morte
en
1756,
il
épousa
en
secondes
noces
Mlle
de
Chastenay-Lanty
dont
il
eut
une
fille.
Descendance
:
famille
d'Infreville
(château
de
Robillard,
près Saint-Pierre-sur-Dives (Calvados).
Il mourut à Paris en 1763.
(3)
Anne
Elisabeth
Dupleix,
née
à
Landrecies
le
25
décembre
1697,
a
épousé
M.
Desnos
de
Kerjean,
capitaine
au
régiment
d'infanterie
de
là
marine,
et,
après
la
mort
de
celui-ci,
s'est
remariée
à
M.
Choquet,
commissaire
général
de
la
marine.
Elle
est
morte
en
1780.
Descendance
:
les
familles
de
Falaiseau
et
Romanet
qui
sont
représentées
aujourd'hui
par
Mme
la
vicomtesse
de
Broc,
au
château
des
Feugerets,
près
Bellême (Orne).
Château de Mercin
depuis les premières années du XVIII siècle
(4
Signalons
ici
une
note
inédite
inscrite
sur
le
registre
paroissial
et
relative
à
l'église
:
1741-1743.
—
Interdiction
de
l'église
Saint-Léger
de
Mercin
pour
cause
de
vétusté
du
clocher
et
de
la
nef.
Les
offices
ont
lieu
dans
la
chapelle
de
Vaux-
Saint-Nicolas,
pendant
le
temps
de
la
reconstruction du clocher et de la répara
tion de la nef.
(5)
Pierre-François-René
Dupleix.
seigneur
du
Perle,
né
le
29
juin
1734,
suivit
la
carrière
du
droit
et
occupa
des
positions
élevées
au
parlement
de
Paris
:
substitut
du
procureur
général
en
1755,
conseiller
du
grand
conseil
en
1756
après
la
démission
de
son
frère
aîné,
puis
grand
rapporteur
en
chancellerie
en
1757.
Il
ne
se
maria point et est décédé en 1825 à Paris.
(6)
Marc-Antoine-Charles
Dupleix,
vicomte
de
Pernant,
seigneur
de
Mézy,
près
Meulan
(Seine-et-Oise),
né
en
1736,
maréchal
de
camp,
chevalier
de
Saint
Louis,
mort
en
1803.
Il
prit
grande
part
le
9
mars
1789
à
l'Assemblée
générale
des
trois
Ordres
du
Bailliage
de
Meulan
et
vota
avec
la
noblesse.
Il
avait
épousé
en
1766
D
lle
Charlotte-
Emilie-Olympe
de
Savalette
de
Magnan-
ville
dont
il
eut
un
fils.Charles-Joseph-René
Djpleix
de
Mézy
Né
à
Paris
le
3
décembre
1766,
successivement
maire
de
Mézy,
préfet
de
l'Aube,
puis
du
Nord,
directeur
des
postes
(1816-1821),
député
du
Nord,
pair
de
France
(1819),
conseiller
d'état,
conseiller
général
de
l'Oise,
installé
en
ses
fonctions
de
pair
de
France
en
1832,
commandeur
de
la
Légion
d'honneur,
il
est
décédé
à
Paris
le
6
Janvier
1835
et
son
corps
a
été
ramené
de
Mézy
à
Guignicourt
en
1863
ainsi
que
celui
de
sa
femme
par
les
soins
de
leur famille.
Il
s'était
marié
en
l'an
V
à
Antoinette-Joséphine-
Gabrielle'
Véron,
fille
de
Louis-Grégoire
Véron,
écuyer,
secrétaire
du
Roi,
receveur
des
finances,
et
de
Jeanne
de
Niquet,
son
épouse.
Il
eut
plusieurs
enfants,
dont
trois
sont
morts
jeunes.
Un
autre,
Ferdinand
Dupleix
de
Mézy,
est
mort
sans
enfant
en
1867,
et
D
lle
Caroline-
Louise
a
épousé
en
1827
Hérard,
marquis
du
Cauzé
de
Nazelle.
M.
le
marquis
de
Nazelle
a
eu
deux
fils.
Le
premier,
Charles
Hérard
de
Nazelle,
est
décédé
à
Guignicourt,
père
du
marquis
actuel,
Hérard
de
Nazelle,
D"'
Charlotte,
mariée
à
M.
le
baron
de
Trétaigne,
à
Festieux,
de
M.
Ferdinand,
lieutenant
de
vaisseau,
et
de
M.
René,
lieutenant
de
dragons
;
le
second,
François
Ferdinand,
est mort sans enfant en 1903.
Il
a
eu
aussi
deux
filles,
Louise
et
Marie,
auxquelles
a
été
attribué
le
domaine
de
Pernant.
La
première,
Louise,
a
épousé
M.
le
comte
de
Balatier-
Conyghan
(Côte-d'Or),
et
la
ferme
d'en
haut,
ou
le
château,
lui
appartient.
La
seconde,
Marie,
a
épousé
M.
de
Mannourry
de
Croisilles
(Saint-Germain-
en-Laye)
et
possède
la
ferme
d'en
bas
ou
du
Val.
Parmi
les
enfants
de
M
e
de
Croisilles,
notons
M
lle
Marguerite
qui
a
épousé
M.
le
marquis
de
Romance-
Mesmon,
fils
du
regretté
baron
de
Romance,
dont
le
nom
a
été
si
honora
blement
connu
au
tribunal
de
Laon et n'est pas oublié.
(7)
Une
cloche
de
l'église
de
Mercin,
nommée
Arnande,
fut
bénite
en
1670,
et
est
restée
dans
le
clocher
jusqu'en
l'année
1863.
Elle
portait
l'inscription
suivante
:
«
Le
parrain
a
été
Messire
de
Machaut,
chevalier,
conseiller
du
roi
en
tous
ses
conseils,
maître
des
requêtes
ordinaires
de
son
hôtel,
intendant
de
justice,
police,
finances
en
la
généralité
de
Soissons
;
la
marraine,
illustre
princesse
M
lle
Armande
de
Lorrine
(sic),
dame
et
abbesse
de
l'église
et
abbaye
royale
de
Notre-Dame
de
Soissons,
dame
de
mercin. »
Dans
la
vieille
ferme
seigneuriale
située
au
delà
de
la
place
du
Carouge
et
ayant
appartenu
à
l'abbaye
de
Notre-
Dame,
l'on
peut
voir
encore
à
présent
une
remarquable
grange
du
XIII
e
siècle
formée
d'une
nef
principale
avec
deux
collatéraux.
Cette
nef
communique
avec
les
bas-côtés
par
de
grandes
arcades
ogivales
portées
par
des
piliers
dépourvus
d'ornementation
Des
contreforts
contribuent
à
consolider
l'édifice.
A
l'un
des
pignons
extérieurs,
le
long
de
la
pente
du
toit,
a
été
pratiqué
un
escalier
qui
conduit
au
sommet,
sur
lequel,
sans
doute,
avait
été
placée
une
guette
(
Lieu
de
guet,
et
plus
particulièrement
échauguette
ou tourelle au sommet d’un chateau, d’un bâtiment.).
(8) Catalogue du château de Guignicourt
(9)
Cette
dame
était
sans
doute
la
tante
de
M.
de
Bacquencourt,
soeur
de
M.
Claude-Ange
Dupleix,
et:
non
mariée
encore
à
M.
Desnos
de
Kerjean.
D'ailleurs,
elle
n'a
signé
au
baptême
que
par
son
nom
de
famille,
Anne
Dupleix.
(10)
II
se
maria
en
1792
à
Augustine-Françoise-Marie,
fille
de M. de
Bacquencourt.
(11) Cet arbre qui pronostiquait si bien est un tilleul que
l'on peut voir encore bien vivant en face de l'église. Il a
115 ans de plantation
(12)
L'auteur
a
omis
de
nous
dire
où
était
cette
Liberté
dont le bonnet, pas
vieux, était déjà déchiré
(14) Le Ménil est dans le voisinage de Bernay (Eure).
M.de Bonardy vint s'établir à Mercin par un titre viager
(13) Son domicile était alors à Paris rue de Verneuil, à.
Montesquieu,
petite
ville
du
département
du
Gers.
L'origine
de
la
famille
remonte
aux
anciens
ducs
de
Gascogne.
Fézensac.
petite
ville
de
3,000
habitants
du
même
département,
ancien
chef-
lieu
d'un
comté
de
l'Armagnac,
province de Gascogne.
(15)
Une
circonstance
particulière
rappelait,
il
y
a
une
trentaine
d'années,
son
souvenir
à
Soissons
et
à
Mercin.
Son
petit-fils
ayant
fait
en
Italie
la
rencontre
d'une
D
lle
Delahaye,
arrière-petite-fille
de
M
me
.
de
Clacy,
qui
avait
longtemps
habité
à
Mercin
une
maison
appartenant
à
M.
de
Vuillefroy,
des
relations
se
renouèrent
entre
les
deux
familles et se terminèrent par un mariage
(16)
M.
l'abbé
de
Maussac,
ancien
vicaire
général
de
Beauvais
avant
la
Révo
lution,
devint
ensuite
chanoine
de
Paris et vicaire général honoraire de Versailles,
(17)
Elle
est
due
principalement
à
M.
le
comte
Fernand,
fils de M. Henri et
décédé en 1896.
(18)
Un
enfant
étant
né
bientôt
après
au
sieur
Lépine,
M.
de
Montesquieu
voulut,
par
estime
pour
son
régisseur,
que son propre fils en fût le parrain.
(19)
Par
acte
du
14
octobre
1818,
M.
Pottier
et
M.
Rosin
achetèrent
pour
17,800
francs
le
château,
le
petit
parc,
une
partie
de
l'avenue
amenant
de
la
rue
du
Village
à
l'entrée principale.
Le 1
er
mars 1819, M. Rosin cédait sa part
à M. Pottier.
Par
acte
du
15
décembre
1824,
M.
Pottier
acheta
pour
25.000
francs
l'en
ceinte
dite
Salle
des
Noyers,
contiguë
au
petit
parc
et
à
l'avenue
du
château,
(on
l'appelait
Salle
des
Noyers
parce
qu'elle
offrait
sous
l'ombrage
de
ses
grands
arbres
touffus
une
vraie
salle
de
repos);
la
seconde
moitié
de
l'avenue
et
tout
le
grand
parc,
ainsi
que
la
maison
du
garde
placée à la porte principale du château.
Le
4
octobre
1825,
M.
Pottier
échangeait
avec
M.
Brizet,
docteur-médecin
à
Soissons,
une
parcelle
de
terre,
enclavée
dans
le
grand
parc
et
appartenant
à
celui-ci,
contre
une
autre
parcelle
de
terre,
lieu
dit
la
fontaine
des
Quatre
Livres,
proche
la
porte
cochère
du
grand
parc
dans
le
chemin qui borde ce parc à l'est.
Enfin
le
21
octobre
1826,
M.
Pottier
acheta
de
M.
de
Montesquiou,
moyen
nant
1415
francs,
les
terres
et
bois
des
grandes
carrières
attenant
au
grand
parc,
ainsi
que
l'avenue
qui
conduit
à
la
chaussée
Brunehaut
jusqu'à
la
pièce des héritiers Damoy
(20)
Le prix total d'acquisition a été de 55.000 francs.
(21)
M.
Labrusse,
né
à
Menneville,
était
le
neveu
d'un
ancien
chanoine
de
Laon,
qui
au
sortir
de
la
Révolution
avait
ouvert
un
petit
Séminaire
dans
sa
famille.
Il
devint
économe
du
grand
Séminaire,
puis
chanoine titulaire.