“Le point du jour” de Mercin et Vaux
La famille Fontaine UNE FAMILLE BOURGEOISE Un héritier Arthur Fontaine naquit à Paris. Entre la rue Saint-Honoré et la rue de Richelieu, ou, si l’on préfère, entre les Tuileries, la Place Vendôme et le Palais-Royal, il y avait sous le Second Empire une petite rue aujourd’hui débaptisée : la rue de la fontaine Molière. En 1860, le père de Arthur. Fontaine , Joseph Fontaine, et son cousin germain François Fontaine, associés dans les affaires, y travaillaient et y résidaient avec leurs familles. Arthur y naquit le 3 novembre 1860. Son père avait trente sept ans, sa mère Lucille Ferté trente. Le cousin François qui avait quarante trois ans, fut le témoin de la naissance à la mairie du 1 er arr., en compagnie du teinturier-blanchisseur de la famille. Une fois la naissance acquise et déclarée, le baptême était pour cette famille bourgeoise catholique la chose importante. Il eut lieu à la paroisse Saint-Roch un mois après, le temps de permettre à la famille Fontaine de province de prendre ses dispositions. Aussi la vigueur des liens de parenté pouvait-elle s’attester par le nombre et la qualité des signatures du registre des baptêmes. Six signatures attestent pour Arthur, l’épaisseur et la solidité de son environnement familial. Tout d’abord celle de Victor Fontaine, oncle et parrain, gros cultivateur propriétaire dans l’Aisne, près de Fismes dans la Marne. Il donna son prénom à l’enfant (Victor) Arthur (Léon) Fontaine. Signa également la marraine, épouse du cousin François de Paris. On note ensuite celles des grands-parents paternels, gros cultivateurs propriétaires retirés à Fismes, et enfin celle de Henri Fontaine, le frère aîné d’Arthur, âgé de dix ans seulement, que l’on initiait ainsi à ses droits et devoirs d’aîné. Arthur naquit donc dans une famille bourgeoise parisienne de négociants catholiques aux racines rurales proches. C’était un héritier. On ne sait pratiquement rien sur son enfance. Conformément à une vieille tradition de la bourgeoisie parisienne, faute notamment d’espace propre aux enfants dans les appartements bourgeois. Arthur fut très vraisemblablement mis en nourrice dans le Soissonais, comme ses frères et sœurs, dans la maison familiale de Mercin. Durant son enfance passée tôt en pension, il allait dès que possible au bon air avec ses frères et sœurs dans la propriété familiale. Il y passa, semble-t-il, la plupart de ses vacances scolaires. Ce fut sans doute à demeure, par un précepteur chargé d’instruire toute la fratrie, qu’il apprit à lire et à écrire. Les excellentes notes obtenues par lui en allemand laissent deviner qu’il eut vraisemblablement dans son enfance une fraulein alsacienne ou allemande recrutée à Paris dans un bureau spécialisé. La Société Fontaine En 1847, Joseph (le père d’Arthur Fontaine) et son cousin germain François avaient quitté ensemble le Soissonais. Ils avaient été dotés par leurs parents respectifs d’un capital égal leur permettant de créer ensemble une société en nom collectif leur permettant d’acheter un fonds de commerce en quincaillerie de détail pour le bâtiment. L’affaire avait été fondée en 1740 (par Monsieur Lavollée). Située d’abord rue Saint- Honoré, elle était maintenant installée rue de la fontaine Molière au rez-de-chaussée d’un immeuble loué dans lequel ils habitaient dans les étages supérieurs. Les affaires prospérèrent beaucoup dans la vente de tous les objets moulés destinés au bâtiment. Les deux cousins disposaient d’un magasin de détail, mais ils travaillaient surtout avec les architectes et entrepreneurs dans deux secteurs : les grands chantiers et les particuliers. Ayant acquis avec le fonds de commerce une série de moules anciens, la maison fut en mesure de participer à la restauration de châteaux, en particulier celui de Saint-Germain-en-Laye. Pour les constructions nouvelles, ils faisaient appel à des artistes contemporains pour confectionner des modèles nouveaux. Ils obtinrent ainsi les lots serrurerie d’art des grandes gares parisiennes. Ces divers chantiers étaient profitables, non seulement en francs mais en prestige. Ils développèrent la renommée de la maison dans le Tout Paris, ce qui permit la création d’un marché intermédiaire entre la quincaillerie courante et les grands chantiers, celui des hôtels particuliers en cours de construction ou de restauration. Les moules étant amortis, la reproduction des modèles, en petites séries vendues à des prix attractifs à des bourgeois désireux de se distinguer par une serrurerie d’art, assurait des marges confortables. Avec ces grands chantiers, c’est cette « descente en gamme », par reproduction d’articles de luxe sans écrasement des marges en proportion qui fit rapidement la fortune de la maison Fontaine. Ces chantiers étaient souvent payés à crédit. Une activité nouvelle se développa donc rapidement au sein de la société, grâce à son fonds de roulement important : le crédit à la consommation, pour des montants variant de moins d’un millier à… soixante mille francs-or . La prospérité de la société leur permit bientôt d’acheter pour deux cents mille francs un grand immeuble en forme de H avec jardin rue Saint-Honoré, derrière deux immeubles de rue, dans lequel la société fut installée. Ils purent encore acquérir un vaste terrain constructible à Passy, faubourg intra-muros encore un peu rural mais à fort potentiel, pour cent trente mille francs. Y eut-il une brouille entre les deux associés ? Toujours est-il qu’en 1861, après quinze ans d’activités communes, François se retira de la société, laissant à son ancien associé le fonds de commerce d’une valeur de quatre-vingt dix mille francs, l’immeuble évalué désormais à trois cents vingt mille francs et la moitié du terrain de Passy. François, outre cette moitié de parcelle, partait avec le portefeuille de créances clients (probablement toutes gagées et à taux d’intérêt élevés) et le fonds de roulement de la société de deux cents trente cinq mille francs . Pour recapitaliser la société et partager les risques, Joseph fit entrer un parent de sa femme et un associé sans perdre la majorité. La société en nom collectif devint alors la Société Fontaine, Vaillant & Ferté. Elle continua de prospérer rapidement. En 1867, Joseph, âgé seulement de quarante-quatre ans tomba malade et mourut en quelques mois. Ses enfants étaient mineurs : l’aîné avait seize ans, Arthur sept et la cadette un an. Sans doute était-ce l’un des grands malheurs dont Arthur confiera plus tard l’existence à son grand ami Francis Jammes et qui vont imprimer à son caractère une tristesse permanente. Ce malheur affectif pouvait se doubler d’une catastrophe économique et d’une dégringolade sociale ; il n’en fut rien : Joseph avait eu le temps d’organiser les choses et de prévoir l’avenir. Les deux associés Vaillant et Ferté assumèrent la direction de la maison avec succès, comme une sorte de régence jusqu’au retour d’un Fontaine en la personne du fils aîné Henri qui devint associé en 1877. La maison prospérait encore, obtenant le lot serrurerie d’art de la restauration de Chenonceau, de la construction de l’Opéra de Paris et de la reconstruction de l’Hôtel de ville de Paris. De quoi asseoir la renommée de la marque jusqu’à aujourd’hui dans la profession . À la mort de Joseph, le couple, marié sous le régime de la communauté, disposait d’une fortune de près d’un million et demi de francs (soit grosso modo environ 20 000 fois le patrimoine ouvrier moyen), auquel s’ajoutait Mercin détenu en propre par l’épouse ( Lucille Ferté) en indivision avec son frère. Parti en 1847 avec un capital l’élevant au-dessus de la petite bourgeoisie, Joseph mourait « millionnaire », c’est-à-dire membre de la grande bourgeoisie. Quelques mois avant sa mort, il avait écrit un testament par lequel il léguait un quart de sa part de la communauté à sa femme en pleine propriété, et un autre quart en usufruit. Les parts dans la société en nom collectif se montaient à huit cents mille francs ; il possédait également quatre-vingt mille francs d’obligations et d’actions , ainsi que des créances au porteur à 3 % et trente mille francs de créances diverses , soit un total de valeurs mobilières de 934 000 F. L’immeuble de la rue Saint-Honoré était évalué à 637 000 F. Il rapportait à lui seul un loyer de 31 000 F par an, payé par la société, son unique locataire. Les enfants étant mineurs, la mère se retrouva au décès de son mari à la tête de l’ensemble du patrimoine, sous la surveillance d’un oncle Fontaine désigné par le conseil de famille pour veiller au respect des intérêts des enfants. La veuve disposait de plus de 900 000 F en pleine propriété, auquel s’ajoutaient l’usufruit de plus de 180 000 F et la moitié de la propriété de Mercin. La fratrie La mère avait eu six enfants dont Arthur était le quatrième. Les enfants mineurs recevaient les trois quarts de la part de leur père dont un tiers de ce capital en nue-propriété. Chaque enfant recevait au total un peu plus de 90 000 F. Il leur faudrait attendre leur part de l’héritage de leur mère pour prétendre entrer de plein pied dans la bourgeoisie et avoir alors le choix de vivre en rentier modestement ou de travailler pour vivre sur un grand pied, en prenant garde dans les deux cas de bien se marier. Le premier enfant, Henri, était de neuf ans l’aîné d’Arthur. Témoin de son baptême, témoin de son mariage, témoin de la naissance du premier fils d’Arthur, le fils aîné assuma tôt ses devoirs. Il ne fit pas d’études supérieures, arrêtant ses études secondaires en classe de 2e à Stanislas, le grand établissement jésuite de Paris. Il entra à vingt six ans comme associé dans la société familiale, après des années d’apprentissage des affaires. Il prit la direction de la société en 1889 à trente huit ans, succédant au Vaillant qui avait assuré une sorte d’intérim prolongé. La maison Fontaine comptait quatre-vingt salariés. Il créa en 1891 à Boulogne-sur-Seine un atelier de moulage et une usine fabriquant avec soixante ouvriers pour cinq cents mille francs par an d’articles de bronze. Il acheta la maison Fromentin pour son fonds d’articles spéciaux de quincaillerie courante vendus ensuite sous la marque Fontaine, distincte de la marque F.T. pour [F]ontaine & Vaillan[t] réservée aux articles de luxe. Amené à fréquenter les sculpteurs pour les inviter à produire des modèles d’articles, il les introduisit dans le cercle familial, notamment Rodin, Camille Claude l à qui il commanda en 1895 une version en marbre de la Petite Châtelaine , Maillol et Bourdelle avec lequel il resta lié toute sa vie. Il fut fait chevalier de la Légion d’honneur en 1900 par Millerand, le ministre de son frère Arthur qui n’y fut pas pour rien. La maison Fontaine comptait alors 140 salariés. Henri habitait à Garches dans un hôtel particulier au milieu d’un parc l’épouse de Fontaine aimait aller se reposer de temps en temps avec les enfants. Naquit ensuite Marie Fontaine, un an après son frère. Très pratiquante et tournée vers les autres avant toute chose, elle travailla de bonne heure à l’hôpital civil de Versailles se confirma sa vocation. Elle entra comme novice à vingt-deux ans à la Compagnie des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul, sortant par-là même de l’environnement familial d’Arthur. Elle prit l’habit l’année suivante à la Maison de la Charité d’Arcueil, un orphelinat du sud de Paris, sous le nom de Sœur Eugénie. Elle formula ses premiers vœux à vingt-neuf ans qu’elle renouvela chaque année le jour de la fête de l’Annonciation. Elle appréciait la poésie de Francis Jammes, poète catholique ami de son frère Arthur, avec lequel elle correspondit . En 1907, elle fut nommée assistante à Arcueil, puis Supérieure de la Maison de Mitry-Mory en Seine-et-Marne en 1911 à l’âge de cinquante-neuf ans, elle décèdera à soixante-dix huit ans en 1930. Moins encore qu’avec son frère aîné, Arthur n’entretint de relations étroites avec sa sœur, si ce n’est quelques échanges de correspondances, en particulier à partir de 1911, Sœur Eugénie intervenant auprès de son frère pour qu’il favorise l’embauche de jeunes femmes formées dans son orphelinat . Deux ans avant la naissance d’Arthur naquît Émile Fontaine. Après des études secondaires à Stanislas de la 4e à la rhétorique, n’ayant pas lui non plus fait d’études supérieures, il entra à son tour dans l’entreprise familiale comme associé en 1891, à trente-trois ans seulement, après avoir travaillé treize ans dans une charge d’agent de change, puis comme fondé de pouvoir dans une autre charge, sans doute celle de son cousin Vuaflart dont il épousa la sœur. Très pratiquante, cette épouse, Léontine, dite « cousine Tine », se lia d’amitié avec l’épouse de Fontaine et ses deux sœurs. Ce groupe de parents et leurs amis se fréquentèrent assidûment dans les années 1890 et au début du XXe siècle, notamment à Mercin . Le plus proche d’Arthur était son frère cadet de quatre ans, Lucien Fontaine. Autant Henri était effacé, introverti, autant Lucien était extraverti, hyperactif, agité même, et un peu m’as-tu-vu. Lui non plus ne fit pas d’études supérieures après des études secondaires à Stanislas menées seulement de la 9e à la 5e. Il fut donc le troisième et dernier fils à entrer dans l’entreprise familiale il s’occupa du développement commercial, de l’international et de la diversification, Henri se réservant la direction générale et la création (ainsi peut-être que la production) et à Émile, semble-t-il, la comptabilité et l’administration. Ce fut lui qui en 1889, à l’Exposition universelle, présenta au jury international un rapport du groupe de l’économie sociale sur les caisses de retraites (patronales), montrant l’attachement des frères Fontaine au bien-être de leurs employés. Ils avaient créé une société de secours mutuels, la Solidarité F.T. (marque des produits de luxe de la société) pour leurs salariés, alimentée par les versements des intéressés et des associés de la société. Cette œuvre dotait la maison d’un capital moral dans le monde parisien des œuvres patronales et philanthropiques, que le rapport de Lucien officialisa. En 1887, à vingt-sept ans, Lucien créa un important comptoir à Hanoï, sous la raison sociale de la maison qui était devenue « Fontaine & Cie », filialisée en 1893 en une société anonyme Comptoir français du Tonkin dont Henri fut le président du C.A.. Ce comptoir qui fit cent mille francs de chiffre d’affaires la première année, le multiplia par cinq en sept ans, en recherchant des débouchés vers la Chine et le Laos et en en réimportant des articles. En 1895, le comptoir des Fontaine dans le Tonkin transportait une grande partie du caoutchouc naturel produit dans le Haut Laos et entrait en rivalité avec les Anglais. En 1898, Lucien et Henri allèrent à Long Tchéou par Langson à la frontière chinoise créer un nouveau comptoir pour attirer les débouchés. En 1903, après que Lucien eut réussi dans la fabrication de l’alcool de riz, l’administration des douanes et régies accorda aux Fontaine un quasi-monopole sur la vente au Tonkin et en Annam, convention étendue à la Cochinchine l’année suivante. Une filiale, la Société française des distilleries de l’Indochine, fut créée à cet effet et devint, selon , une grande firme de la colonie . Lucien fut fait chevalier de la Légion d’honneur par Trouillot, le ministre de son frère Arthur en 1902. MERCIN La façon de voir des Fontaine tenait à l’éducation qu’ils avaient reçue dans le milieu de leur enfance, celui des gros fermiers du Soissonais. Le père d’Arthur, Joseph, était en 1823 dans la propriété agricole de son père et de sa mère à Blanzy-les-Fismes, un village de l’Aisne. Il y avait vécu avec ses deux frères qui étaient devenus à leurs tours fermiers et propriétaires, le premier à Bucy-le-long dans les environs, l’autre à Blanzy-les-Fismes dans l’exploitation paternelle. Le père d’Arthur s’était marié en 1850 à Lucille Ferté qui était née dans les environs en 1828 d’un père gros cultivateur propriétaire et de Thérèse Vuaflart, née dans le canton voisin de Braine, qui se retira, veuve et rentière, à Mercin dans une maison bourgeoise qu’elle fit construire au milieu d’un long terrain qui fut aménagé en parc. À chercher des exceptions avant 1850 dans cette nébuleuse familiale de propriétaires exploitants, on n’en trouve guère que trois : les deux frères de Thérèse Vuaflart qui firent des études supérieures, l’un à Paris il tint ensuite une pharmacie rue de la Tour d’Auvergne, l’autre des études de droit qui lui permirent de devenir notaire avant de vivre de ses rentes à Soissons . S’y ajoutait un Nicolas Fontaine, grand- oncle d’Arthur, percepteur des contributions. Pour le reste, cette famille large était faite de gros exploitants agricoles, naguère laboureurs depuis des générations, que l’on casait fermier à l’occasion du mariage et qui, parcelle après parcelle, devenaient propriétaires pour pouvoir se retirer et vivre modestement de leurs rentes tout en laissant une succession honorable à une progéniture nombreuse. Dans ces grandes exploitations régnait une discipline militaire. Une partie des ouvriers était attachée à la ferme avec la domesticité, mais la majorité des bras était embauchée deux fois par an aux « louées », foires de main-d’œuvre . Ces gros cultivateurs, propriétaires et fermiers, détenaient le pouvoir social et politique dans leurs villages entre Reims et Soissons. L’arrière-grand-père paternel d’Arthur, Antoine Fontaine, avait été maire de Blanzy-les- Fismes sous la Restauration ; Eugène Fontaine, cousin d’Arthur, était responsable du conseil de Fabrique de l’église de Bucy-le-long. A Mercin la demeure bourgeoise, construite par la grand-mère Vuaflart sur un terrain acheté à des parents, était passée à ses deux enfants, puis le frère avait cédé ses droits à sa sœur à l’occasion d’un partage. Là, Arthur était plongé dans sa famille provinciale et rurale, les Ferté, Vaillant, Vuaflart et Fontaine, quasi tous gros propriétaires cultivateurs, qu’il rencontrait à l’occasion des visites et des fêtes de famille. Cette vie était toute différente de celle de Paris. À Mercin, se marquait d’autant plus son appartenance à la bonne bourgeoisie que le village n’était dominé que par trois familles de gros propriétaires, les de Reimpré, les Bonant et les Fontaine, chacune dans sa maison bourgeoise au milieu d’un parc, non loin de l’église, au centre du village. Mais, en même temps, au jour le jour, Arthur vivait avec les enfants de la nombreuse domesticité et des ouvriers agricoles (la grande majorité de la population de Mercin ), partageant leurs jeux, parfois sauvages comme « tirer des chouettes » . Il pouvait là, sans que personne n’y trouve à redire, courir en nage et « sans chapeau » sur la route du village ou revenir d’une longue escapade le pantalon déchiré. Cette façon simple, rustique, de se mêler au peuple sans nécessairement « tenir son rang », de partager son quotidien, choquait les cousins parisiens aux idées avancées mais aux façons maniérées. Elle a sans doute influencé la manière d’être d’Arthur et de ses frères et sœurs, en leur inculquant en sous-couche une sorte de conservatisme envahi de compassion sur laquelle la vie de chacun gravera ses propres développements. Après avoir été reçu aux deux baccalauréats, Arthur Fontaine fut admis en classe préparatoires.et fut reçu 5ème à l’école polytechnique en 1880. La scolarité dura deux ans. Sorti 2ème sur 205 èléves il intégra ainsi en deuxième position l’éc ole des mines.en 1882. A sa sortie de l’école des mines il fut nommé en tant qu’ingénier à Bethune.de 1886 à 1891. LES ESCUDIER Un rentier Arthur Fontaine savait qu’il devrait le moment venu achever son parcours social initial en prenant femme dans son milieu, la bonne bourgeoisie catholique, selon les règles, convenablement. Peut-être d’ailleurs se serait-il déjà marié s’il ne s’était pas exilé à Arras. Mais les choses se précipitèrent avec la mort de sa mère en 1887. Ce décès eut trois conséquences : il le remplit de tristesse, lui permit de toucher sa part complète d’héritage et l’incita à trouver rapidement une épouse. Mme Fontaine laissait à ses enfants en pleine propriété 918 000 F environ augmentés de 180 000 F dont ils avaient déjà la nue-propriété, soit plus d’un million de francs, et la propriété de Mercin léguée en indivision dont elle avait racheté la part de son frère . Cette succession s’ajoutait à celle de leur père dont ils avaient bénéficiée à leur majorité respective. De la succession maternelle, des biens d’une valeur de 183 000 F environ revenaient donc à Fontaine, plus 1/6 de Mercin en indivision, qui venaient s’ajouter au capital hérité de son père. Au total sa fortune à 27 ans dépassait les 250 000 F. Le patrimoine familial se trouvait maintenant redistribué entre les six enfants, mais on veilla à préserver, dans la mesure du possible, son unité en associant plus ou moins les quatre frères par des biens détenus en commun en une sorte de frèrèche nordiste. Observons rapidement le détail du patrimoine de Fontaine . Il détenait principalement en indivision avec ses frères et sœurs un sixième de biens immobiliers qui témoignaient de l’évolution du patrimoine des deux branches de cette famille bourgeoise durant une bonne partie du XIXème siècle, des origines rurales à la mutation parisienne. Ce patrimoine de Fontaine avait plusieurs caractéristiques. Premièrement, comme ses deux sœurs, Fontaine n’avait pas reçu de parts de la Société Fontaine qui restait aux mains des seuls frères la faisant prospérer. Il en avait été désintéressé par le paquet de titres obligataires. Il restait cependant lié à la société par le gros loyer qu’elle versait aux Fontaine propriétaires de l’immeuble de son siège. Deuxièmement, son patrimoine, composé principalement de valeurs obligataires, était celui d’un rentier prudent, une sorte d’actionnaire dormant de ce groupe financier immense des capitaux mutualisés par l’ensemble de la bourgeoisie française. La troisième caractéristique, déjà relevée, était l’imbrication extrême d’une part importante de ses intérêts avec ceux de ses cinq frères et sœurs. L’alliance Fontaine appartenait à l’un des corps les plus prestigieux de l’État et à une famille de la bonne bourgeoisie des plus convenables ; à vingt huit ans en 1888, il disposait déjà, chose rare à cet âge, d’un sixième de la fortune familiale : c’était un parti enviable. Il rencontra à Paris une jeune femme, Marie Escudier, âgée de 23 ans. Marie était, elle aussi, issue d’une famille de la bonne bourgeoisie catholique parisienne, ce qui ne devait rien au hasard. Son père, Philippe Escudier, était un gros rentier de 62 ans qui avait hérité de plus d’un million de francs en 1883 lors du partage de la succession de sa mère entre lui et ses frères. La mère de Marie, Caroline Gratien, bonne catholique âgée de 55 ans, était elle-même fortunée, disposant des loyers de cinq immeubles parisiens. Ils habitaient un hôtel particulier qu’ils s’étaient fait construire dans le 8e arr. rue Monceau et avaient une propriété près des Andelys. Marie, née en 1865, était la cadette de six enfants. Alphonse Escudier était son aîné de douze ans ; venaient ensuite Madeleine, Paul, Georges et Jeanne de trois ans plus âgée . Paul Escudier était avocat depuis 1881 ; il s’intéressait beaucoup à la politique ainsi qu’à l’art et à la littérature. Il deviendra bientôt un homme politique parisien important, ami d’Eugène Rouart et d’ André Gide, ainsi qu’une relation de Barrès, Philippe Berthelot, Bonnard et Rodin . Marie était très liée à ses deux sœurs Madeleine et Jeanne, moins à ses frères. Mme Escudier avait marié ses deux premières filles à deux fils de la bonne bourgeoisie catholique parisienne : Madeleine avec un artiste bourgeois en vogue, Henry Lerolle (1828-1925), membre d’une famille que les Escudier fréquentait depuis le mariage du frère de Philippe Escudier, Pierre Étienne, avec Céline Lerolle, une cousine de Henry ; Jeanne avec un riche rentier compositeur : Ernest Chausson (1855-1899), issu d’une famille de gros industriels catholiques. Il restait à marier la dernière. On ne connaît plus les circonstances de cette rencontre. Elle dut se faire par relations, unies à la fois par le statut social, la religion et un goût des arts et de la littérature, comme la rencontre de Jeanne avec Chausson quelques années plus tôt que Maurice Denis nous a décrite : « Alfred Lenoir, le sculpteur qu’il connaissait par son ami Besnard, avait présenté le jeune musicien à Jeanne chez madame de Rayssac », fréquentaient des personnalités catholiques diverses, notamment le peintre Odilon Redon. Ce ne fut en tout cas pas le fruit du hasard, d’autant que l’un était en poste à Arras. La mère Escudier dut multiplier pendant des mois les circonstances favorables à la rencontre d’un prétendant. À cette époque, les jeunes filles célibataires de bonne famille ne recevaient pas l’argent de poche que les parents réservaient aux garçons pour leur apprendre l’autonomie, l’initiative et la prudence. Les mères se chargeaient des frais occasionnés par la vie de leurs filles et orientaient ainsi leurs occupations. Elle veilla donc à montrer sa fille en société, en la présentant dans le monde et aux réceptions organisées par ses deux beaux-frères, elle chantait avec l’une de ses sœurs tandis que la troisième les accompagnait au piano. Cette chasse au fiancé commença dès 1886 avec l’inscription de sa fille à la Société nationale de musique ( Fondée le 25 février 1871 par Romain Bussine et Camille Saint-Saëns) . « La Nationale » constituait un cercle mixte (une caractéristique rare à l’époque) de 340 membres (dont 140 femmes ) de l’élite musicale parisienne, dont le beau-frère Chausson était un membre dirigeant. En 1888, elle avait été introduite dans le monde depuis plus d’un an, or l’usage voulait dans la bonne société qu’une jeune fille fut mariée dans l’année de son introduction. Le parti étant fort appréciable presque sous tous rapports, les prétendants n’avaient pourtant pas manquer. Il y eut donc des difficultés. En tout cas, l’affaire avec Arthur fut rapidement conclue, d’autant qu’étant à Arras, il ne pouvait pas « faire sa cour » dans les formes en rendant visite à sa promise tous les jours chez sa mère en présence de celle-ci ou d’une sœur. Ils n’eurent ni le temps ni les moyens de se connaître, d’autant que Marie n’était pas bavarde et n’aimait pas plus écrire que converser, à la différence de ses sœurs. Du reste, il convenait alors que la fiancée restât un peu silencieuse et mystérieuse pour susciter le manque et l’idéalisation chez le fiancé, et par son désir inassouvi et contenu. Un malheur frappa la famille Escudier peut avant le mariage : Marie perdit son jeune frère Georges subitement, d’une embolie foudroyante, alors qu’elle était avec sa mère, Jeanne et son mari, à Biarritz, une station en vogue dans la bonne bourgeoisie conservatrice, qu’affectionnait la famille. Les deux mariés et leurs deux familles étaient donc en deuil lors du mariage qui se célébra dans une grande discrétion. Pendant la période des fiançailles, les deux familles parlèrent dot et contrat de mariage, Arthur étant représenté par son frère aîné. Le passage devant le notaire, moment essentiel du mariage bourgeois, eut lieu le jour de la Saint Valentin 1889 . Les époux se marièrent sous le régime de la communauté de biens, comme il était d’usage. L’époux apportait 1/6e de divers immeubles détenus par les Fontaine pour une valeur de 194000 F, et un gros paquet de titres sûrs, pour une valeur totale dépassant les 250 000 F. La famille de la future épouse apportait à la communauté divers biens d’une valeur estimée à 135 000 F par le fisc. Cet apport se composait essentiellement de titres sûrs . Il était bien entendu inférieur à celui de l’époux, mais supérieur à la partie qu’il apportait en titres divers lui appartenant en propre. Ces biens apportés de part et d’autre étaient exclus de la communauté en cas de séparation et demeuraient à chacun d’eux. S’ajoutait la dot de la future épouse, qui, quant à elle, se composait d’un trousseau d’une valeur estimée à 10 000 F et de 110 000 F en liquide : un montant appréciable, puisque placé à 3 %, il rapporterait à lui tout seul 3300 F ( soit, par exemple, de quoi payer les gages de cinq domestiques). La dot et la part de la mariée dans la communauté équivalait ensemble grosso modo à la part du marié. Ce contrat était équilibré. Le mariage scellait bien l’alliance de deux familles de la bonne bourgeoisie, d’autant plus attentives à la qualité des alliances que leurs descendances nombreuses émiettaient les deux patrimoines. Un traité du milieu du siècle estimait que « le mariage est en général un moyen d’accroître son crédit, sa fortune et d’assurer ses succès dans le monde » . Ce mariage en était une parfaite illustration. De ce point de vue utilitaire, cette alliance cumulait les avantages. Grâce à elle, le jeune ingénieur d’État fortuné se mettait à l’abri de la tentation du pantouflage en mettant la main sur une dot appréciable et en s’adossant à une famille aussi fortunée que la sienne . Cela lui assurait plus de liberté, de capacité d’initiatives et de possibilité de prises de risque dans sa carrière administrative. Il pourrait, si besoin, s’émanciper un jour d’une carrière lente et ennuyeuse dans les services du contrôle des mines en essayant un retour à Paris d’une manière ou d’une autre. Dans l’immédiat, il améliorait son train de vie et lui permettait de fonder une famille. Le lendemain du mariage civil à la mairie du 8e arr., le mariage religieux eut lieu à l’église Saint-Augustin, la paroisse de la rue Monceau, le mardi 19 février. Les témoins de l’orphelin étaient Duporcq, son supérieur d’Arras, ingénieur en chef des mines, qui représentait le corps, sa seconde famille, et Henri, son frère aîné. Aux côtés d’un cousin, le deuxième témoin de la mariée était son beau-frère Henry Lerolle, le plus digne représentant de la famille en tant qu’artiste bourgeois renommé. MARIE Chanter et broder La domesticité nourrices sur place » et « bonnes d’enfant ») s’occupait des enfants à Paris, à Mercin ou en villégiature. Les journées de Marie, beaucoup plus courtes que celles de son mari, se passaient essentiellement à broder, chanter, visiter des parents et amies, recevoir un après-midi par semaine, tenir avec discrétion sa place à table et au salon aux côtés de son mari qui recevait continuellement des amis. Elle savait excellemment broder. Elle achetait des cartons difficiles et passait des heures à broder des ouvrages qu’elle offrait à des œuvres, aux amies et aux femmes de la famille . Le peintre M. Denis lui dessina un carton fleuri qu’elle s’empressa de reproduire en chemin de table. Ce faisant, elle se conformait à une image que la famille et la bonne société souhaitaient lui voir donner, comme le relevaient les artistes et les amis. Ainsi le poète F. Jammes, parlant d’un portrait de Marie par O. Redon : « L’extraordinaire ressemblance persiste à travers le choix d’une seule expression qui les dit toutes. Et il se trouve que cette expression est, de Madame Fontaine, celle que je préfère et celle que, de jour en jour, je préférerai. Cette grave attitude du travail familial, cette réflexion muette de sa pensée sur le miroir de son ouvrage, ce calme qui dit la méditation sereine du nid que vous lui avez construit, tout cela sait émouvoir la tendresse… » Sa deuxième grande occupation était le chant. Marie avait une belle voix de soprano dramatique et elle avait appris le solfège comme ses deux sœurs. Elle passait des heures à répéter des airs de Schumann, son compositeur favori, de Chausson, de Raymond Bonheur et de Wagner , seule ou avec Jeanne qui chantait également. Elle les interprétait ensuite devant des parents ou des amis. Les traces de l’exercice de cet art sont nombreuses. Elle interpréta en avril 1890 dans le salon « modéré » des Labo des chants de Chausson . En 1892, ce dernier, trouvant ses choristes trop médiocres, leur préféra Marie et Jeanne pour chanter à la première représentation de La légende de Sainte-Cécile donnée le 30 janvier au Petit Théâtre de marionnettes de la rue Vivienne. En 1894, elle se fit l’interprète de passages d’Arthur de Chausson, accompagnée au piano par son beau-frère. En 1898, au repos dans le Béarn avec Madeleine et les petits, elle s’acharnait sur des partitions de Wagner. Elle chanta à Biarritz devant le peintre O. Redon, à Orthez devant F. Jammes. Elle interpréta en public avec Jeanne et Mme Storm la messe à trois voix de Chausson en compagnie des religieuses du couvent des Dames Augustines de Versailles répondant avec le plain- chant qu’elles avaient l’habitude de chanter dans la tradition de l’art musical religieux français des 17e et 18e siècles, en l’honneur de Mme de Rayssac, la marraine du compositeur, qui s’était retirée là. La même année, elle donna une interprétation, devant les membres de l’Union pour l’action morale de Desjardins et Fontaine, de deux Études pour Tristan de Wagner et de Sur une tombe de Guillaume Le Ken. Cette même année encore, elle joua chez les Lerolle un acte d’Orphée avec « la petite famille » qui faisait un modeste chœur. « Cette musique [vint] avec douceur et charme » mettre fin à une discussion animée sur l’innocence de Dreyfus menée par le dreyfusard Bérard. L’année suivante, elle chanta « J’allais à Lourdes », poème de F. Jammes mis en musique par R. Bonheur, puis, un autre jour, des airs d’Iphigénie à Aulis de Gluck, en intermède de l’Iphigénie de Racine lue par P. Desjardins et d’autres de ses relations, devant un public réuni par l’Union populaire du faubourg Saint-Antoine. Elle fera profiter encore plusieurs fois de son talent cette union populaire en 1900 et 1901. En novembre 1899, elle offrit après déjeuner sur des mélodies de R. Bonheur divers poèmes de Francis. Jammes et d’Albert Samain qui, présent, en fut ému : « Mme Fontaine a chanté tout cela avec un sentiment si pénétrant, une expression si sincère et profonde ! Après qu’elle a eu chanté les dernières notes de Lourdes, je me suis levé, tout fébrile, et n’ai pu m’empêcher de lui serrer les mains. […] et je me sentais insensiblement venir les larmes aux yeux …» Elle interpréta encore de F. Jammes « Quand verrai-je les îles ? », « Le village à midi », « La maison serait vieille » et le célèbre « La vallée d’Alméria », le tout deux fois à la demande de Samain, bouleversé par la poésie de son ami chantée merveilleusement par Marie a capella. Si le paraître de Marie était pour son mari un facteur de relations avec les peintres modernes, sa voix lui permettait de se rapprocher des musiciens et des poètes. Le temps des grossesses et des accouchements Sa fonction sociale principale, était tout de même avant tout d’avoir des enfants, puis de superviser leurs soins et leur éducation, avec une attention rapprochée les premières années et lors de leurs maladies. Arthur et elle, issus de familles pratiquantes prolifiques, eurent à leur tour une famille nombreuse. Six enfants arrivèrent régulièrement de façon rapprochée. Ce fut une période physiquement éprouvante pour Marie qui allait de début de grossesse en accouchement chez sa mère. Elle fut enceinte peu après son mariage de son premier enfant, Jean-Arthur, qui naquît la même année en décembre plaine Monceau. Il faillit mourir dans les jours qui suivirent et dut être « ondoyé » avec la permission de S.É. le cardinal archevêque de Paris . Quelques mois plus tard, elle tomba enceinte à nouveau. Philippe naquît en février 1891. Un an après naissait Charlotte, puis Jacqueline l’année suivante. Fontaine et Marie auraient voulu s’arrêter : quatre enfants dont deux garçons et deux filles. Mais Charlotte qui décèdera à six ans en 1898, était une enfant semble-t-il anormale qui disparut totalement dès sa naissance de l’environnement familial et dont l’existence fut l’objet d’un pesant silence. Après un an d’hésitations, on décida d’avoir une autre fille que l’on appellerait Anne-Marie , comme pour remplacer Charlotte encore en vie. Mais ce fut un garçon, fin décembre 1895, que l’on appela, non Denys comme prévu dans un premier temps, mais Noël pour la circonstance. On tenta à nouveau d’avoir une fille, mais ce fut encore en 1897 un fils. Ils n’avaient pas prévu de prénom de garçon, comme pour forcer le destin. Ils l’appelèrent finalement Denys, le prénom prévu initialement pour Noël. Ils s’arrêtèrent là. Une période de la vie du couple s’achevait ainsi, celle des rapports, des grossesses à répétition et des accouchements chez la mère plaine Monceau. « C’est beaucoup et surtout un peu trop rapproché, mais je tâche d’avoir de la patience », confiait-elle à Mme M. Denis en 1896 . Une période fractionnée de temps de repos prolongés avant et après les accouchements, passés chez sa mère, puis à Mercin avec les enfants, la nourrice, les sœurs et belles-sœurs de passage. Une période de maternités, « la grande œuvre féminine », donc de reconnaissance familiale et sociale pour Marie. Une période de sexualité conjugale, sans doute insatisfaisante comme il était d’usage dans ce milieu , mais donnant du sens et de la valeur à son existence par les grossesses et les accouchements, en la plaçant fréquemment au centre des préoccupations de son mari, de sa mère, de la famille et des amis.
Le point du jour (1) ou l’histoire de la famille Fontaine à Mercin
Extrait de : de Michel Cointepas et avec son aimable autorisation qu’il en soit remercié. - - -
La Société Fontaine n’existe plus aujourd’hui, mais la marque appartient à un groupe industriel qui a su préserver la mémoire artistique de l’entreprise en présentant, dans l’ancien siège de la Société rue de Rivoli transformé en « musée Fontaine », l’ensemble des pièces de serrurerie que l’on peut toujours commander. http://www.decofontaine-paris.com/fr/depuis-1740.html
l’un des descendants y tient toujours une exploitation agricole
Marie  Escudier par Odilon Rodon
Paul Escudier
Poignée de tirage Maillol
Entre 1890 et 1893, Camille Claudel séjourne plusieurs fois au château de L’Islette près d’Azay-le-Rideau. En 1892, Madeleine Boyer, la petite-fille de la propriétaire du domaine, posa soixante-deux heures pour ce buste dont il existe deux versions.La Petite Châtelaine de Roubaix, la plus aboutie, fut commandée en 1895 à l’artiste, sur la recommandation de Bourdelle, par l’industriel Henri Fontaine
Marie Fontaine par Edouard Vuillard
Maternité à Mercin par Maurice Denis (En arrière plan “le point du jour”)